mardi 7 janvier 2025

Coudre un kimono pour ma sœur


Mon second projet couture du mois de décembre de l'année dernière a été la réalisation d'un kimono, ou plus exactement, d'un yukata pour ma sœur. Je ne l'ai pas fini pour Noël, parce que c'était un peu plus complexe que je pensais mais, j'ai pu lui offrir quelques jours après, le 27 décembre. 

J'ai été tellement heureuse de voir sa joie en ouvrant le paquet que je lui avais apporté, pour faire un clin d'œil à l'emballage dans lequel les tissus était arrivés, j'ai réutilisé le papier et la ficelle rouge.

J'ai voulu réaliser un yukata pour ma sœur, parce que j'aime coudre des vêtements originaux et que depuis un moment je voulais essayer de coudre ce genre de vêtement. Au début, je ne pensais pas coudre de vêtements particulier pour ma sœur, je voulais simplement lui offrir un cadeau original, sans idée particulière, et puis, par hasard, j'ai découvert des tissus retenant mon attention.

Dès que je les ai vus, j'ai pensé au résultat qu'ils pourraient donnés ensemble. Naturellement, je me suis dis qu'associés ensemble, ils feraient un magnifique rendu et le cadeau original que je cherchais, j'ai donc passé une commande de tissus et à ce moment là, j'ai su que ce serait un kimono ou un yukata que je ferais d'eux, je l'avais déjà imaginé et je n'avais plus qu'à commencer la couture. C'était la première fois que je cousais une tenue japonaise et je me suis rapidement demandé par quoi commencer ?

Avant de commencer à vous expliquer comment j'ai réalisé le yukata de ma sœur, il faut que je vous explique les étapes qui ont amenée à sa réalisation. 

Avant tout, je vous conseille de vous renseigner sur les kimonos et les yukata, de comparer les différents styles de chacun et à quelles occasions, ils peuvent être portés. Pour cela, j'ai passé quelques jours à regarder des vidéos qui montraient comment mettre un kimono ou un yukata, comment ils sont portés, les différences entre chacun, comment mettre les fameuses ceinture obi, etc. Ensuite, j'ai appris qu'il n'existe pas de patron pour faire un kimono ou un yukata, au Japon, ils sont réalisés directement avec le tissu parce que la particularité de ces vêtements est tout simplement que le tissu est utilisé en entiers pour la confection des tenues.

Pour ma part, j'ai commandé 3 mètres de tissus, en fait, j'avais à peine 3 mètres parce que le site parlait en yards... Cependant, je vous conseille plutôt entre 4 mètres et 6 mètres de tissus, parce que ce n'était pas assez long pour arriver jusqu'aux chevilles, tels que sont la plupart des yukata, à savoir, souvent les yukata sont plus courts que les kimonos, au Japon 12m de long peuvent être utilisés pour réaliser un kimono, la longueur du vêtement est ensuite ajustée par un pli du tissu qu'il faudra ensuite recouvrir par un obi pour l'empêcher de bouger. Une autre différence entre le kimono et le yukata est la longueur des manches, lorsque les yukata se contentent de 50 cm de long maximum, les kimonos comme le furisode, réservé aux jeunes femmes célibataires ont de très longues manches qui dépassent de loin les 50 cm de celles du yukata.

J'ai opté pour des tissus en coton, il s'agit de la matière privilégiée en général pour la confection des yukata. Le secret pour réussir un kimono ou un yukata, c'est d'abord de savoir qu'ils sont composés uniquement de pièces rectangulaires et ce sont tous ces rectangles réunis qui créeront le vêtement final.

Assemblage d'un Yukata


J'ai commencé par assembler le plus facile, trois mètres de tissu pour la ceinture du milieu. Bon, je vous l'accorde, c'était un peu long, heureusement, j'avais ma machine à coudre. Le résultat très concluant de cette première partie, m'a encouragée pour la suite. Une fois la ceinture finit, je l'ai pliée bien consciencieusement pour ne pas qu'elle soit froissée.


Voici une seconde ceinture de 2m.


Assemblage des pièces du obi. Pour trouver les mesures, j'ai dû me débrouiller seule parce que je n'ai pas trouvé de mesures précises. Je ne sais si c'est trop haut ou trop bas mais je pense que le résultat est assez satisfaisant. Voici les mesures : 18 cm de haut et 1m21 de long.


Voici le moment que j'ai préféré dans la réalisation de la tenue, il s'agit de la fabrication du nœud à ajouter sur l'obi et qui finie parfaitement la tenue. Un peu compliqué de piquer dans les diverses épaisseurs de tissus, je vous conseille de choisir une très bonne aiguille assez résistante pour que les tissus tiennent bien ensemble et que l'aiguille ne reste pas coincée entre les tissus et ne se casse pas.


Les manches longues sont appelées sode, elles sont habituellement légèrement cousues à l'avant afin de créer des sortes de poches, dans laquelle de petits objets peuvent être glissés et laissées ouvertes à l'arrière.


La partie que vous voyez ici, est spécifique aux yukata féminin. Cet espace sous les bras, des deux côtés du vêtement est présent afin d'offrir une plus grande liberté de mouvement aux femmes puisqu'elles portent leurs ceintures plus hautes que les hommes, ces ouvertures sont appelées miyatsuguchi. Les manches des hommes sont cousues entièrement.


Cette partie des coutures du col se fait à la main, puisqu'il faut faire attention que les coutures n'apparaissent pas de l'autre côté du tissu.


Normalement devant, sous le col, il y a un morceau de tissu appelé okumi, ici, je ne l'ai pas ajouté parce que le tissu n'était pas assez long.


Important : Afin de respecter la tradition japonaise, toujours porter le côté gauche sur le côté droit lorsque vous refermez les pans du kimono ou du yukata.


Devant et derrière, comment s'habiller avec les différentes ceintures et dans quel ordre les ajouter. Il est important de faire des nœuds bien serrés et de les glisser ensuite sous les autres tissus afin de les rendre presque invisibles.

 
Ajustement du col, lorsque le yukata est porté.


Col un peu moins prononcé que les yukata et kimonos traditionnels, normalement l'espace entre le col et la nuque doit être l'équivalent d'un poing fermé.


Plan rapproché sur le nœud de l'obi.


Paquet cadeau recyclé et yukata déballé.

 

Yukata en entier. Un vêtement qui a séduit tout le monde, d'ailleurs, ma mère s'est fait plaisir à l'essayer aussi, parce qu'elle trouvait qu'il avait l'air vraiment confortable et ma sœur lui a dit oui, c'est pour cette raison, que j'ai pu prendre plaisir à photographier le yukata sous différents angles, merci à toutes d'avoir posé.

 

Que porter sous un kimono traditionnel ?

Si vous voulez porter un kimono, assurez vous d'avoir un susoyoke, il s'agit d'une sorte de jupon droit ou bien un pantacourt. Ainsi qu'un hadajuban pour le haut, qui ressemble à une veste qui se ferme en croisant l'un des pans sur le second (toujours le gauche sur le droit) à la façon d'un cache-cœur. 

Par dessus cela, il est recommandé de porter un nagajuban, une sorte de robe souvent en soie fine ou en coton fin, plus courte que le kimono, une partie du col sera visible sous le kimono et apportera la fine bande blanche (parfois ornée de motifs sur certains nagajuban) qui s'aperçoit en haut d'un kimono et qui le distingue du yukata qui lui n'en aura pas puisque les nagajuban ne sont pas portés sous les yukata, certains ajoutent une bande rigide appelée erishin, pour rendre l'aspect du col plus soigné. Les kimonos possèdent souvent une doublure intérieure tandis que les yukata se contentent d'un seul tissu, ce qui le rend plus léger et décontracté et plus facile à porter lorsqu'il fait chaud.

Les koshi-himo sont les ceintures qui servent à fermer le kimono. Le date-jime est la ceinture plus large qui maintient la tenue avant l'ajout de l'obi. Si vous portez un nagajuban, il vous faudra également un date-jime pour le maintenir en place. Enfin, l'obi est une très grande et large ceinture attachée sur le kimono. Une cordelette tressée peut être ajoutée pour tenir bien en place l'obi, elle s'attache à l'avant et au milieu du obi et s'appelle obijime, on peut y ajouter une broche décorative appelée obidome. L'obiage est un morceau de soie ou de coton ajoutant une touche de couleur au kimono, il est placé entre le kimono et la ceinture obi et seule une petite partie dépasse du haut. Il est possible d'ajouter un obimakura, une sorte de coussin pour obi afin de rendre le nœud du dos plus complexe. Pour compléter, la tenue, les Japonais et les Japonaises portent des chaussettes appelées tabi souvent blanches et possédant une forme adaptée pour se glisser facilement dans les chaussures japonaises. 

Enfin, les zori plus formelles et les geta faites en bois sont les chaussures traditionnelles portées avec les tabi.

Si vous portez un yukata, vous porterez directement le yukata par-dessus vos sous-vêtements habituels. Les chaussures portées avec les yukata sont habituellement les geta, elles sont chaussées pieds nus.

Précisions :  Par le passé les kimonos pouvaient avoir jusqu'à 12 couches de vêtements superposées les unes sur les autres, désormais, ils sont beaucoup plus légers. Les kimonos sont en général plus longs que les yukata. J'ai vu une vidéo dans laquelle le kimono mesurait 1m90 et il fallait replier plusieurs bons centimètres pour que cela convienne à la taille de la personne qui le porte.

Vous pouvez ajouter une veste haori par dessus votre kimono, si vous le souhaitez, le haori se porte de printemps à automne et l'hiver, il s'agit de l'hanten, une sorte de veste également mais celle-ci est plus épaisse puisqu'elle est doublée de ouate de coton pour tenir bien chaud, bien qu'elle soit moins formelle que l'haori.

Il est également possible de porter une sorte de jupe appelée hakama andon par dessus un kimono qu'il ne faut pas confondre avec le hakama umanori qui est une sorte de pantalon large comportant sept plis, 5 plis à l'avant et 2 à l'arrière, chaque pli évoque des qualités et des vertus.

Pour en savoir plus sur l'histoire du hakama, voici un article intéressant sur le blog de Shogun Japon.

Quelle couleur choisir pour un kimono ou un yukata ?

D'après le site Sensei japon : Les couleurs en fonction des saisons sont les suivantes : lavande et bleu foncé pour l'été, jaune, rouge, orange et marron pour l'automne, tandis que le noir et le rouge seraient principalement portés l'hiver et le vert clair au printemps.

Vous pourrez retrouver des informations complémentaires et très complètes sur le blog voyapon ainsi que la façon dont mettre un kimono de façon traditionnelle, vous pourrez constater que s'habiller au Japon est tout un art.

2 commentaires:

  1. Encore une fois tu as fait un travail de couture incroyable ! Je suis très admirative.
    Et ton article est vraiment intéressant et bien documenté, un vrai plaisir à lire. Bravo.

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  2. Merci, j'ai pris du temps pour faire des recherches et je suis heureuse de partager mes découvertes avec vous. ^^

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